Terroirs, 2022

Terroirs

2022, Diego Ortiz & Hernan Zambrano

Dimensions : 6 tableaux de 15×18 cm.
Matériaux : Papier aquarelle de 300g goldline, crayon à papier, pigments issus de produits alimentaires (curcuma, paprika, spiruline, betterave…) et minéraux (un pigment bleu coeruleum),
Physarum polycephalum (blob), bois.

Pour le projet Terroirs (Terruños) nous avons imaginé un protocole de co-création avec un blob. Ce geste artistique prend la forme d’une domestication temporaire d’un organisme vivant. À l’image de l’agriculture ou du jardinage, où les êtres humains aménagent leurs écosystèmes et contrôlent le cycle biologique d’espèces domestiquées, le but principal de cette démarche est d’encourager la matière, c’est-à-dire, d’établir les conditions nécessaires à l’épanouissement de cet organisme.

Que se passe-t-il quand dans un périmètre déterminé par une feuille de papier et avec des ressources alimentaires limitées, nous disposons au centre un organisme consommateur de ces ressources ? Quelles formes vont surgir au fur et à mesure que l’instinct de survie guide cet organisme à se propager pour la quête de nourriture ? Quelle expérience esthétique et réflexive sera générée par ses formes ainsi que le processus qu’elles incarnent ?

Nous souhaitons établir par le biais de ce processus une réflexion autour d’une problématique universelle qui est celle de l’état de carence qui surgit quand les ressources existantes ne suffisent pas à apaiser la voracité d’un organisme qui est devenu trop massif dans un laps de temps trop court. Alors, c’est en ce moment qu’il surgit un déséquilibre, lequel, sans l’intervention d’un type de contrôle ou d’adaptation, est suivi par l’effondrement de son environnement puis sa mort. Tout au long du chemin parcouru par les différentes civilisations, les matières premières présentes dans notre planète ont joué un rôle fondamental dans l’essor ou le déclin de chacune d’entre elles. Longtemps avant la révolution industrielle ses matières premières ont été extraites et transformées par la main et les outils des artisans sans avoir un impact significatif dans notre environnement. A l’ère de l’anthropocène cet impact se multiplie de manière exponentielle et les matières nécessaires à une grande diversité des métiers deviennent de plus en plus rares y inclus les métiers artistiques. C’est pour cette raison que nous devons repenser la manière dont on crée des œuvres et quel type de réflexions nous souhaitons partager par le biais de travail de co-création avec le vivant.

En tant qu’artistes-chercheurs nous souhaitons prendre un positionnement face à cette problématique à travers l’exploration d’un moyen de production et de co-création avec des biomatériaux. Nous souhaitons que des œuvres comme celles qui seront produites dans le projet Terruños ouvrent la porte à d’autres manières de concevoir les œuvres d’art. Nous souhaitons laisser la place à l’intelligence du vivant dans le processus de co-création pour mieux comprendre notre rôle en tant qu’artiste.

Tel qui l’a exprimé l’artiste Michel Blazy :

Le but de tout être vivant est de se conserver et de se perpétuer, de survivre le plus longtemps possible, certes, mais se demander comment composer intelligemment avec les autres vivants n’est pas une question morale, c’est aussi et surtout une question de bon sens

Blob Les Petits Labos
Blob Les Petits Labos
Protocole Blob
Protocole Blob
Protocole Blob pigments alimentaires
Protocole Blob peinture
Protocole Blob peinture
Protocole Blob peinture vue ensemble
Protocole Blob peinture detail
Protocole Blob peinture detail
Protocole Blob peinture detail
Protocole Blob peinture detail
Blob peinture vue expo Musee Histoire Naturelle Marseille
Blob peinture vue expo Musee Histoire Naturelle Marseille